Rue de la crique
Disponible en numérique
• Sur Amazon
• Sur la Fnac
Le Havre, 70 ans après la guerre et les bombardements : les décombres ont disparu mais la ville martyrisée cache encore bien des secrets…
Avant d’être inscrit en 2005 au patrimoine mondial de l’Unesco, le centre-ville du Havre a subi les bombardements alliés : le 5 septembre 1944, en deux heures de pilonnage massif, 3000 tonnes de bombes sont déversées sur la cité océane, faisant 50 hectares de ruines et plus de 2000 victimes.
À l’heure de la reconstruction, le plus grand chantier d’Europe est un vaste terrain de jeux pour les bandes d’enfants. Certains virent au drame, comme celui qui s’est noué dans les restes du muséum dévasté.
Plus de trente années ont passé sur cette sordide histoire, et le commandant Charles Vigorneau – Vigor – se prépare une rude semaine. Victime dans la nuit d’un malaise cardiaque, il doit dès le lendemain enquêter sur un double crime.
Apparemment, l’assassin s’est trompé de victime, et pourchasse sa proie. Sur le chemin de sa croisade, Vigor est un obstacle qui doit disparaître…
Extrait
Le gardien en tenue devant le 27, après une ébauche de salut, poussa la porte d’entrée devant Vigor et la maintint ouverte car il n’y avait pas de lumière dans le vestibule, et le jour gris de ce mardi matin traversait avec peine la partie du haut, vitrée et grillagée à petites mailles. Machinalement, il chercha un ascenseur, alors qu’il n’avait même pas demandé l’étage.
– Il n’y en a pas, fit le gardien qui avait saisi le regard circulaire de Vigor.
L’escalier se vrillait sur trois étages autour d’une colonne centrale qui faisait penser à un grand mât de caravelle, et les déménagements laborieux des occupants successifs avaient laissé sur l’arrondi du mur de longues plaies crayeuses qu’aucun enduit réparateur n’était venu panser.
Le froid contact de la rampe sous sa main lui rappela un instant son équipée nocturne. Il prit une goulée d’air, qu’il aurait souhaité plus pur, avant d’entamer l’escalade.
Au premier, après quinze marches dont le nez affaissé fuyait sous la semelle, un palier étranglé desservait deux portes dont la première était entrouverte et gardée par un agent. Celui-ci, comprenant la méprise de Vigor qui se croyait rendu, sortit une main de son ceinturon et, d’un air désolé, indiqua du pouce et du menton l’étage supérieur. Dans l’entrebâillement, Vigor aperçut deux pieds violacés dans des charentaises avachies sous une table en Formica.
Tout ça respirait la misère, ou pas loin.
Ce qu’en pense la critique
Une lecture à conseiller pour un havrais amateur de polars ! Sebulon, Babelio