La Ve République : de la crise d’État à l’état de crise
Après la débâcle de la IIIe République, les affres de la parenthèse vichyste, la tragi-comédie de la IVe qui sombre dans la crise algérienne, la Ve République revêt, dès sa naissance, un habit présidentiel « taillé sur mesure pour le Général ». Pourtant, elle va révéler des capacités d’adaptation inattendues, allant même jusqu’à séduire François Mitterrand, son premier pourfendeur. Tour à tour charismatique, réformiste, séductrice, à double face, entre crises de régimes et régimes de crise, elle connaît les cohabitations à deux, les ménages à trois ; elle prend des airs de république bananière, de tragi-comédie, de Commedia dell’arte… Avec l’élection de Nicolas Sarkozy, le spectre de la VIe République, prôné par le rapport Bel, est écarté ; le 1er octobre 2008, la 24e réforme constitutionnelle est scellée, alors que souffle la tempête financière. Au printemps 2012, en pleins remous dans la zone euro, le président sortant est débarqué ; François Hollande lui succède ; au prix du changement, la France vire à gauche, tandis que se profilent les contours du fédéralisme européen ; la Ve République y survivra-t-elle ?